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Aide ou courant d'air à la bio ?

Communiqué de presse du 25 /09/2023

La suppression de l’aide au maintien à l’agriculture bio, l’inflation, la baisse considérable du pouvoir d’achat, les importations, la hausse des tarifs des fournisseurs sont autant de facteurs qui ont plongé l’agriculture biologique dans une crise économique importante. Les paysans et paysannes souffrent directement de la baisse des ventes face à leurs coûts de productions qui ne cessent d’augmenter.

Mais pas de panique, le 27 février 2023, lors du salon de l’agriculture, M. Marc Fesneau annonçait généreusement une aide de 10 millions d’euros pour les 58 413 producteurs bio français, soit après un rapide calcul qu’il a probablement eu du mal à réaliser : 171 euros pour chaque ferme…
M. Charles Giusti, préfet de l’Aveyron, décida que dans le département, la priorité serait donnée aux éleveurs bovins lait, victimes importantes de la crise du bio. Cette priorité s’est transformée en quasi exclusivité avec le refus de l’aide à nos productrices et producteurs en maraîchage, porcin, pisciculture, châtaigne, apiculture, vigne, équin, céréale, plantes aromatiques et médicinales, caprin lait, bovins viande et volaille remplissant pourtant tous les autres critères demandés.

Ces aberrations de répartition sont notables partout en France, où de multiples demandes d’aide sont refusées… Nombreuses et nombreux sont ceux qui ont passé du temps à remplir le dossier et dépenser de l’argent, qui leur manque, en faisant appel à un comptable. La DDT nous informe à ce jour, que les frais engendrés pour la constitution du dossier seront remboursés pour les recalés. Sûrement au moyen d’un dossier à constituer qui peut être vous sera remboursé ensuite au moyen d’un dossier à constituer…
Le temps passé lui, vous pouvez toujours lui courir après…

Les syndicats ont fait remonter la colère de la profession jusqu’au ministère de l’Agriculture et ont obtenu l’ouverture d’une nouvelle enveloppe, le 1 7 mai 2023, de 60 millions d’euros. Les critères furent discutés le 31 mai au niveau national. FranceAgrimer sera le payeur sous réserve et validation de la Commission européenne. L’aide est liée au fond de la crise PAC sur la base de « l’encadrement tempo raire Ukraine » et donc totalement indexée sur les critères européens. Pour les candidats à cette aide, la clôture des dossiers, initialement prévue le 20 septembre, a été prolongée jusqu’au 29 septembre. Les nouveaux critères annoncés, évoquent encore une fois une bataille administrative à venir. La fatigue et la lassitude des paysannes et paysans à remplir des dossiers pour obtenir du vent, sera probablement la réaction à cette seconde enveloppe.
Parallèlement, nous pouvons observer cette année les moyens aux effets mortifères alloués à d’autres : ré-autorisation des serres chauffées, accaparement de l’eau, prolongation de l’utilisation du glyphosate jusqu’en décembre 2023, dérogation d’utilisation d’insecticides et de fongicides pour les arboriculteurs… Les externalités positives de l’AB sur la préservation des sols, la qualité de l’eau, l’amélioration de la biodiversité et la santé humaine sont incontestables. Pourtant, les paysannes et paysans en agriculture biologique voient leurs revenus s’éroder fortement. Pour certain.e.s, la pérennité de leur ferme est en jeu.

La Confédération Paysanne de l’Aveyron exige donc :

– Une aide d’urgence pour chaque ferme touchée par la crise de la bio, en filière longue ou courte, d’un Une aide d’urgence pour chaque ferme touchée par la crise de la bio, en filière longue ou courte, d’un montant cohérent avec leurs montant cohérent avec leurs besoins.besoins.

– L’application urgente de la loi EGAlim qui fixe à 20 % la part de bio dans les cantines (contre 6 % L’application urgente de la loi EGAlim qui fixe à 20 % la part de bio dans les cantines (contre 6 % aujourd’hui).

– Des outils d’anticipation et de gestion de crise à l’image de ce qui se pratique dans les filières agricoles Des outils d’anticipation et de gestion de crise à l’image de ce qui se pratique dans les filières agricoles conventionnelles : nous avons besoin de chiffres transparents pour l’ensemble de la filière. Nous avons besoin de chiffres transparents pour l’ensemble de la filière.

Contacts
– Louise Fournier (adhérente de la Confédération Paysanne 12) 06 66 48 31 62
– Sara MelkiSara Melki (co-porte-parole de la Confédération Paysanne 12) 07 69 80 90 20