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Rapport d'orientation

Il est important qu’un maximum de paysan.ne.s se sentent impliqué.e.s dans le fonctionnement de la Confédération Paysanne. C’est ce qui permettra au syndicat d’être dynamique, vivant et visible.

Nous devons dès aujourd’hui anticiper un changement de génération. En effet beaucoup de militants “historiques”, bien que toujours actifs arrivent sont ou seront à la retraite. Bien que confiants dans le fait qu’ils peuvent encore apporter beaucoup et on le souhaite pendant de longues années, c’est aux jeunes de profiter de cette période transitoire où peut se transmettre l’expérience des anciens pour préparer l’avenir.

Pour cela :

  • ne pas hésiter à faire remonter les revendications du terrain sur les sujets et thèmes qui peuvent être mobilisateurs, notamment pour les jeunes ou ceux que l’on voit moins ;
  • poursuivre la politique d’adhésion facilitée et relances dans le cas d’oublis (travail déjà actif d’Orane sur ce sujet) ;
  • essayer de communiquer encore mieux en interne (listes mail, réunions locales?) ;
  • que chacun fasse un effort pour se mobiliser une fois de temps en temps, pour pouvoir (comme l’action pour les retraites à la DDCSPP) produire au moins une ou 2 fois par an une action de relative envergure.

Nous rappelons qu’il n’y a pas de syndicaliste détaché ou” professionnel” à la Conf’ à qui on pourrait déléguer de l’organisation ou de la représentativité, d’ailleurs ce n’est pas dans l’esprit du syndicat. C’est donc à toutes et à tous d’essayer de le faire vivre au mieux en fonction de ses moyens et de ses capacités.

Installation, transmission, accès au foncier

Après des décennies mortifères où l’agrandissement a vidé les campagnes et industrialisé l’agriculture, nous arrivons à une impasse écologique, sociale et sociétale. C’est pourtant le modèle qui continue d’être porté par la FNSEA. Pour le combattre, nous nous devons :

  • de continuer à être présent dans les différentes instances où s’exerce la représentativité : CDOA, comité technique SAFER, CLAF, Chambre d’Agriculture, définition du SDREA, etc. ;
  • travailler avec l’ADDEAR qui est l’outil qui permet d’appliquer les idées de la Conf’, l’aider à définir les objectifs prioritaires et sa ligne directrice, mais aussi la soutenir politiquement notamment quand d’autres intérêts que les notre cherchent à lui couper ses financements ;
  • nous opposer aux projets de taille démentielles et au contraire défendre ceux qui s’inscrivent dans l’agriculture paysanne (cochons fermiers bio de Druelle), contre le mitage des campagnes par des résidents qui veulent en faire un lieu de villégiature exclusif au dépend de projets paysans pourtant parfois modestes ;
  • lutter contre l’artificialisation des sols (parc des expos de Malan, photovoltaïque au sol, etc.) ;
  • défendre les AOP et filières de qualité (action contre le bleu de brebis) ;
  • défendre nos adhérent.e.s ;
  • continuer à faire connaitre et découvrir l’agriculture paysanne (succès du salon à la ferme, pourquoi pas renouveler l’opération?).

PAC

Là encore, la FNSEA se démène pour que rien ne bouge, avec parfois des guerres intestines entre élevages et grandes cultures. Si on peut s’accorder sur le fait qu’une baisse de la Prime au Maintien du Troupeau de Vaches Allaitantes (PMTVA) serait un très mauvais signal pour une production en crise depuis des années, on se doit de réclamer une meilleure répartition des aides que celle à l’hectare actuelle qui pousse toujours à l’agrandissement et à la disparition des voisins.

Nous continuons donc à réclamer :

  • des aides plafonnées et dégressives, à l’actif ;
  • revalorisation des premiers hectares ;
  • inclure des productions jusque-là non aidées: fruits et légumes (2000 euros sur les 5 premiers ha en fruit, 3000 euros sur les 3 premiers en maraichage ; plafond de 10 000 euros/actif)
  • une aide spécifique aux petites fermes (5000 euros/UTH pour les 2 premiers actifs; 2500 pour les actifs suivants)
  • la fin des accords de libre-échange.

Convergence des luttes

Depuis toujours la Conf’ s’appuie sur la société civile pour faire avancer ses idées, les paysans seuls étant souvent trop soumis au système agro-industriel et au modèle dominant. C’est donc un juste retour des choses que de se trouver à ses côtés lorsqu’elle souffre puisque nous en faisons également partie. Ces luttes sont en plus, bien souvent en lien avec nos objectifs paysans. Aussi il nous faut poursuivre et appuyer les mobilisations déjà entreprises à leur côté :

le parc des expos de Malan ou le photovoltaïque sur le Causse Comtal (artificialisation des sols) ;

le Mac Do d’Espalion et le Burger King de Millau (malbouffe, industrialisation de l’alimentation) ;

le soutien au maintien du savoir-faire industriel et ouvrier, pourvoyeur d’emplois sur nos territoires (SAM à Viviez, BOSCH à Rodez) ;

les intermittents à la Maison du peuple à Millau, le monde essentiel de la culture, etc. ;

les services publics (Edf), la santé, les hôpitaux, etc.

Conclusion

Parce que l’écologie sans lutte des classes c’est du jardinage (comme rappelé récemment par une campagne d’affichage de la Conf’ à Limoges), comment imaginer des paysans heureux avec une société qui dysfonctionne tout autour, sans moyen pour avoir accès à une alimentation saine, dans une pauvreté à laquelle nous serions indifférents? Voilà plus d’un an que tout a été désorganisé (y compris nos AG, nos réunions, etc.) par ce qui a été nommé la “pandémie” du COVID, dont l’histoire dira un jour si elle a été autre chose qu’une grande arnaque visant à placer la société toute entière sous le contrôle le plus strict des autorités, et ça continue…. Malheureusement les conséquences sociales risquent d’être lourdes pour un grand nombre de personnes, plus que jamais nous devons être mobilisés et solidaires si nous voulons que le monde d’après ressemble au nôtre : où chacun pourrait trouver sa place, dans la convivialité et le respect tant des hommes et femmes que de la nature, avec des fermes à taille humaine ; plutôt qu’au leur : tyrannique, destructeur, autoritaire, inégalitaire en un mot, TOTALITAIRE.

Gardarem la terra !