Aujourd’hui à Toulouse, la Confédération paysanne a présenté à la presse des pesticides interdits en France et achetés sans problème en Espagne. C’est un véritable trafic qui s’organise grâce à la passivité des pouvoirs publics. Cette tolérance illustre bien le double langage qui caractérise le traitement de la question des pesticides en général.
D’un côté, le gouvernement prône en tribune la réduction de l’usage de pesticides, lance des plans de lutte contre la pollution des eaux, et se veut le fer de lance de l’agro-écologie. D’un autre côté, on laisse les pesticides interdits être utilisés en France, on renonce, dans la Loi d’avenir agricole, à des mécanismes réellement contraignants pour réduire l’usage de pesticides, et on refuse de prendre en considération les méthodes alternatives aux traitements chimiques.
La santé des paysans et des consommateurs, ainsi que l’environnement (pollution des eaux, disparition des insectes polinisateurs…) sont clairement abandonnés aux lobbies de l’agro-chimie. La Confédération paysanne exhorte les pouvoirs publics à prendre enfin au sérieux ce scandale sanitaire et écologique. Les procédures d’évaluation et d’Autorisation de mise sur le marché doivent être remises à plat, et la réduction de l’usage des pesticides clairement soutenue.
Au-delà, on ne peut affronter sérieusement la problématique des pesticides sans prendre en compte le rôle de béquille économique et agronomique qu’assurent ces produits. L’usage massif de pesticides est un corollaire de l’injonction permanente à la “compétitivité”, c’est-à-dire à la production d’une alimentation toujours meilleur marché. Pour la Confédération paysanne la santé des paysans, des consommateurs et l’environnement ne doivent pas servir à compenser les choix politiques désastreux qui ont contraint le budget des ménages.
Contacts :
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Laurent Pinatel, Porte-parole national : 06 80 58 97 22
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