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Poursuite contre des syndicalistes : la répression continue !

Communiqué de presse du 10 juin 2024

Le 26 janvier 2024, au cœur des manifestations issues de la colère paysanne, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, déclarait « En tant que ministre de l’Intérieur et à la demande du président de la République et du Premier ministre, je les laisse faire. Les agriculteurs travaillent et quand ils ont des revendications, il faut les entendre. Et la réponse aux souffrances des agriculteurs, ce n’est pas les forces de l’ordre ».
Pourtant, suite aux actions menées par la Confédération Paysanne de l’Aveyron, des membres du syndicat, ainsi que le syndicat lui-même, sont en train de subir des pressions judiciaires et policières. Une dizaine de paysan.ne.s confédéré.e.s ont déjà été convoqué.e.s et la Confédération Paysanne de l’Aveyron elle-même a été convoquée mardi 04 juin au commissariat de Rodez, Monsieur Le Préfet de l’Aveyron ayant porté plainte contre notre syndicat pour « manifestation sur voie publique non déclarée le 29 mars à Rodez ».
Cette action symbolique menée par les apiculteurs.trices visait à alerter sur la mort de millions d’abeilles en Aveyron et à dénoncer l’implication d’une entreprise dans l’incitation des éleveurs à traiter leurs animaux avec des produits chimiques nocifs pour les insectes. Au lieu de poursuivre le syndicat, ne devrait-on pas plutôt convoquer les responsables de ces mortalités ?

Lorsque nous manifestons à Roquefort, toujours de manière symbolique, pour dénoncer la mort lente de la filière lait de brebis due aux industriels voraces, nous sommes convoqués par Lactalis pour « vol de café en réunion ». Ne devrait-on pas plutôt convoquer Lactalis pour « vol de la valeur ajoutée de la production des éleveurs laitiers » ?

Une fois de plus, alors que de très nombreux paysans ont manifesté partout dans le département dans l’effusion de ce début d’année, parfois même en dehors des syndicats, ce sont les paysan.ne.s de la Confédération paysanne qui sont visés. Les autres syndicats agricoles ne subissent eux pas la même répression. Il faudra que Monsieur le Préfet nous explique pourquoi les autres syndicats ne sont pas inquiétés. Ne devrait-on pas convoquer la FDSEA/JA et le ministre de l’agriculture pour « organisation de concertation ayant conduit à ne surtout pas toucher aux intérêts des agro-industriels et à des reculs environnementaux massifs » ?

La Confédération paysanne est le seul syndicat à proposer un autre modèle agricole qui remet en cause le complexe agro-industriel. La répression disproportionnée contre la Confédération paysanne est bien la preuve, une fois de plus, que FDSEA/JA et préfecture (donc le gouvernement) défendent les mêmes intérêts.

Notre liberté syndicale et notre droit de manifester sont continuellement bafoués par les autorités publiques. Cette répression syndicale est scandaleuse et clairement anti-démocratique. Cela doit cesser. Sachez, Monsieur le Préfet, que la criminalisation de nos actions de défense des paysannes et paysans ne fait que renforcer notre détermination à lutter pour une agriculture paysanne et un revenu digne pour toutes les paysannes et tous les paysans. Nous continuerons donc à mener des actions dans les mois qui viennent.

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CONTACTS

Sascha Vue, éleveur et co-porte-parole de la Confédération Paysanne Aveyron : 07 61 89 39 56
Sara Melki , maraîchère et co-porte-parole de la Confédération Paysanne Aveyron : 07 69 80 90 20