Article du journal Le Monde à lire sur www.lemonde.fr
De 12 800 (selon la police) à plus de 40 000 (pour les organisateurs), les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont rejoint la ZAD, samedi 8 octobre, pour apporter leur soutien aux occupants.
Christian Roqueirol, éleveur de brebis venu avec une trentaine d’agriculteurs du Larzac, dans l’Aveyron, voit dans la lutte de Notre-Dame-des-Landes, « beaucoup de similitudes » avec son combat des années 1970.
« C’est une lutte paysanne contre un projet inutile, mais nous n’étions qu’une dizaine de squatters dans le Larzac au début, alors que là ils sont des centaines avec des dizaines de milliers de soutiens dans tout le pays, dit cet ancien responsable de la Confédération paysanne de 62 ans. Je pense qu’ils vont gagner, je ne vois pas comment le gouvernement peut les évacuer. Mitterrand avait compris et arrêté les projets d’extension du camp militaire du Larzac et de la centrale nucléaire de Plogoff [Finistère]. »
Agriculteur et responsable du réseau COPAIN 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport), Vincent Delabouglisse témoigne aussi de la forte mobilisation paysanne contre le projet d’aéroport et veut croire qu’il ne se fera pas.
« Il y aura une telle opposition en France que même s’ils arrivaient à vider la ZAD, ils ne pourraient pas tenir le terrain longtemps. Nous, on le connaît par cœur, tous les recoins, les chemins, on reconstruira toujours », dit ce responsable agricole qui promet deux cents tracteurs sur la zone dans l’heure qui suivrait l’intervention et plusieurs centaines de tracteurs pour bloquer des cibles dans tout le pays. « Tout est organisé, tout le monde sait déjà ce qu’il aura à faire », ajoute sereinement Vincent Delabouglisse.
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